Îles Turques-et-Caïques (Turks and Caicos Islands)
Habitées par les Arawaks puis par les Kalinagos, les îles Turques et les îles Caïques furent conquises en 1512 par l'Espagnol Juan Ponce de León. Les Espagnols pratiquèrent la traite des esclaves sur les populations Taínos et Lucayene en les exploitant comme ouvriers dans le système encomienda pour remplacer la population indigène, en grande partie épuisée, de l'île d’Hispaniola,. Par suite de cette déportation et de l’introduction de maladies auxquelles les autochtones n’avaient pas d’immunité, les îles Bahamas du sud et les îles Turques-et-Caïques furent complètement dépeuplées vers 1513, et le restèrent jusqu’au,.
Pendant les, et siècle, les îles changèrent régulièrement de possession, passant de l'Espagne à la France puis à l'Angleterre, sans qu'aucune de ces puissances ne tente vraiment de coloniser ces îles.
Entre le début des années 1600 et le milieu des années 1700, la piraterie était à un niveau élevé dans le Nouveau Monde, en particulier dans les Antilles, et les Îles Turques-et-Caïques étaient un point névralgique pour cette activité. Beaucoup de pirates bien connus, comme les anglais Jack “Calico” Rackham, Anne Bonny, Mary Read et les français François l'Olonnais et Jean Thomas Dulaien y avaient installé leurs bases. Les innombrables petites criques et anses étaient d’excellentes cachettes pour dissimuler leurs navires dans l'attente d’une proie. La petite île de Parrot Cay, située entre Providenciales et North Caicos, était autrefois connue sous le nom de Pirate Key, en raison des boucaniers qui y vivaient.
La colonisation des îles commence réellement en 1681, quand les collecteurs de sel de la colonie anglaise des îles Bermudes, installent le premier établissement permanent sur l'île de Grand Turk. Ils ont été attirés par les eaux peu profondes autour des îles, ce qui rend l'extraction du sel plus facile qu'aux Bermudes. La majeure partie du sel extrait des Îles Turques-et-Caïques est envoyée à Terre-Neuve pour la conservation de la morue. Leur arrivée établit durablement la présence anglaise dans l'archipel.
L'industrie agricole prend naissance vers la fin des années 1780 après que quarante familles loyalistes britanniques, chassées par la révolution américaine, principalement de Géorgie et de Caroline du Sud s'y installent. De grandes concessions leur sont accordées par le gouvernement du royaume de Grande-Bretagne pour compenser les terres perdues des colonies américaines. Dès lors, les colons y importent des milliers d'esclaves d'Afrique afin de pratiquer la culture du coton.
Au printemps 1783, dans les derniers mois de la guerre d'indépendance des États-Unis, une force française de 400 hommes capture l'île de Grand Turk. Une tentative britannique pour reprendre le contrôle de l'île échoue. L'île est finalement rétrocédée à la Grande-Bretagne après la signature du Traité de Paris, qui est formellement ratifié plus tard en 1783.
Les îles sont ensuite rattachées officiellement aux Bahamas jusqu'en 1848, puis à la Jamaïque jusqu'en 1962, puis de nouveau aux Bahamas jusqu'en 1973, date à laquelle les Bahamas accédèrent à l'indépendance et les Îles Turques-et-Caïques devinrent dès lors un territoire britannique d'outre-mer à part entière.